Le Rhône est un fleuve Alpestre, il prend sa source en Suisse à 1750 mètres d'altitude, au glacier
de la Furka dans le massif du Saint-Gothard, long de 812 kms, avec une partie Française de 522 kms.
Il se jette en Méditerranée par un delta, à l'ouest de Marseille. Il coule dans une faille terrestre
de 860 kms, mis en évidence récemment par les photos de satellites.
L'histoire de Serves s'est construite avec la navigation sur le Rhône et cela remonte à près
de 2000 ans ! Aujourd'hui, il ne reste qu'un seul marinier en exercice, il navigue sur le "Gabian" découvrez le en cliquant ici

A l'époque romaine, sur le Rhône à hauteur de Serves, une digue protégeait la plaine des crues et créait ainsi une anse qui abritait un port. De là, étaient embarqué les marchandises et les pierres de granit qui servirent à la construction des villes de Valence, Vienne, Fourvière à Lyon...

Au cours des siècles la navigation a pris différentes formes :

la navigation à rames et à voile : utilisée par les Grecs et les Romains.

la navigation à traction humaine : Les Gaulois utilisaient la traction humaine, ils furent imités par la suite par les Romains, notamment par l'armée romaine qui faisait remorquer ses barques par des esclaves ou des prisonniers de guerre. Au 3ème siècle après Jésus-Christ, les " nautes " étaient la première entreprise de halage de bateaux. Il fallait 120 à 150 hommes ou femmes pour haler les barques de marchandises (aidés parfois par des attelages de bœufs). Le trajet Beaucaire - Lyon durait environ 60 jours voir plus suivant le niveau des eaux. Tous les 10 kms les hommes étaient ravitaillés dans des relais.

la navigation à traction animale (chevaux) : C'est au 16ème siècle que les attelages de chevaux, grâce aux harnais et colliers, se substituent à la traction humaine. Pour 2 bateaux de 500 tonnes l'attelage est composé de 50 chevaux et d'une trentaine de personnes : 1 capitaine, 1 chef de convoi, 1 pilote, 1 second, 1 sondeur de passage, 1 charpentier, 1 maréchal ferrant et son aide, 1 cordier, 1 maître d'équipage, 2 mousses, 7 mariniers et 15 charretiers. Des relais nourrissent les hommes et les logent, il en va de même pour les chevaux. Une dizaine de ces relais étaient installés à Serves. Le trajet, à la remonte dure de 30 à 40 jours.
Pendant plus de 3 siècles, Serves a une vie commerciale importante avec des artisans forgerons, bourreliers, des charretiers, mais aussi de nombreux commerçants, auxquels s'ajoutent un relais de poste et de diligence.

"Le Pilat" bateau a vapeur sur le Rhone

la navigation à vapeur : Le 11 juillet 1829, le "Pionnier" (premier bateau à vapeur sur le Rhône), part d'Arles pour remonter à Lyon. Il arrive à la Mulatière le 18, au bout de 95 heures, à la moyenne de 3,15 km/h (avec l'aide de chevaux 3 jours sur 7 !). Le "Pionnier" est arrivé au port de Serves le 16 à 20h (sans l'aide des chevaux), il est reparti le lendemain à 4h15 aidé par 5 chevaux, pour atteindre St-Vallier à 6h !

De 1830 à 1955, c'est des bateaux à aube, "toueurs", "bateaux crabes"... puis des remorqueurs. C'est un progrès considérable sur les autres types de navigation, un remorqueur de 1500 à 1800 cv consomme 60 tonnes de charbon entre Beaucaire et Lyon et remorque 3 barques de 4500 tonnes chacune. Le trajet s'effectue en 8 à 10 jours, avec seulement une vingtaine de mariniers (pilotes, second, chauffeurs, mécaniciens, mousses et cuisiniers).
En 1845 : 40 bateaux à vapeur représentant une puissance de 38 000 cv ont transporté 400 000 tonnes de marchandises et 100 000 voyageurs. Le transport fluvial atteint son apogée en 1866, à partir de 1880, le chemin de fer détrônera le transport fluvial.

Dès 1845, c'est aussi le début du déclin de la commune de Serves. Suite à la crue millénaire de 1840, le Rhône est endigué pour diminuer le risque de crues et améliorer le tirant d'eau pour les bateaux à vapeur. Les bateaux halés ne peuvent plus accoster dans le port de Serves. L'économie locale est mise à mal, de nombreux Servois qui vivaient grâce au fleuve, se retrouvent sans travail, et toute l'activité avec les chevaux, les relais... est atteinte de plein fouet !
C'est la fin du port de Serves après environ 18 siècles d'existence.
Joutes sur le Rhone

 

 

Cartes postales anciennes de
Serves sur Rhône


Documentation : Histoire de SERVES-SUR-RHONE par Claude BOISSE, Docteur en archéologie, chargé de mission auprès d'André Malraux et d'Haroun Thazieff.
Bulletins des " Amis du Vieux Serves et de son mandement SERVES-EROME-GERVANS "
Président de l'Association : René JEAN, tél : 04.75.03.33.91

De nombreux sujets liés à la vie du Rhône ont fait la vie de Serves : son île, ses moulins (dont un à vapeur), sa batellerie, sa pêche, ses joutes, ses lavandières, ses inondations…
Si vous posséder des documents, si vous connaissez des anecdotes contactez-nous.

AVEC POESIE…

Rhône, mon fleuve !

Rhône, mon fleuve si fier et audacieux
Tu étais pour nous, vraiment le " fleuve Dieu "
Quand, tu t'en allais, en toute liberté
Porter tes eaux joyeuses en méditerranée.

Tu étais ce fleuve aux rives ombragées,
Le soleil jouait dans ta vague argentée
Saules et peupliers se miraient dans tes eaux
Le pêcheur y venait amarrer son bateau.

On te pardonnait ton humeur capricieuse
Quand tu inondais tes berges silencieuses
Où quand tu étais dans tes plus basses eaux
Qui immobilisaient péniches et bateaux.

Quand, était finie ta course vagabonde,
Entre tes rives, sage devenait l'onde
Et dans tes eaux claires, les poissons d'argent
S'en allaient, par bandes, au fil du courant.

Qu'es-tu devenu Rhône de mes amours ?
On a changé tes eaux, on a barré ton cours,
On t'a rendu captif, au nom de quel progrès,
Toi, le " fleuve Dieu " qui venait des glaciers.

Mariniers et pêcheurs qui vivaient de ta vie
Sentent monter en eux, comme une nostalgie
D'un passé, hélas, à jamais révolu
De la beauté d'un fleuve à jamais disparue.

Jeanne ASTIER (Erôme)

Salut, Rhône géant

Coulant entre des monts géants inaccessibles,
Tu roules des cailloux polis, étincelants,
Qui, sous le beau soleil, semblent des diamants
Emportés par les eaux de ton cours, invincibles.

Cependant, les rochers de granit, impassibles,
Arrêtent la fureur de tes rudes courants.
Et, jouant au guerrier, comme les blonds enfants,
Tu ne peux ébranler leurs assises terribles.

Si le roc te dédaigne, ô beau Rhône enchanteur,
Serves sait te chérir, ici l'on a du cœur,
On rêve en contemplant tes ondes si vivaces.

Toi, qui charmes si bien le calme de ces lieux,
Rappelle-nous, parfois, la gloire des aïeux ;
Car, sur tes bords amis, nous recherchons leurs traces.

signé "Lonichazot ?"